Stoker.

Stoker

Stoker (2013) est la première production américaine du réalisateur sud-coréen Chan-Wook Park, un artiste extrêmement talentueux qui peut se vanter, entre autres, de compter Quentin Tarantino parmi ses plus fidèles admirateurs. Attention, ce film n’est certainement pas fait pour tout le monde… Mais pour ceux qui, comme moi, apprécient les œuvres à l’image hyper-stylisée, aux émotions démesurées qui jouent subtilement avec nos nerfs, Stoker est un véritable délice cinématographique. Il s’agit d’un thriller pesant, inquiétant et enivrant, qui gravite autour des pulsions destructrices et psychosexuelles de ses personnages aussi troublés que troublants. Même en dehors de son berceau coréen, Chan-Wook Park n’a pas fini de nous émerveiller avec ses prouesses visuelles, ses atmosphères uniques à la fois froides et romanesques, et ses personnages toujours un peu malsains. Stoker se distingue notamment par une séduisante étrangeté que les amateurs de cinéma asiatique reconnaîtront avec joie. Comble du bonheur, on y retrouve enfin la Nicole Kidman qu’on aime, avec ses regards fiévreux et sa moue bien connue, et dont le génie ne discrédite jamais les performances tout aussi hypnotisantes de Mia Wasikowska et Matthew Goode. Le scénario signé Wentworth Miller – oui, le joli tatoué de la série Prison Break – n’est pas parfait, mais sert tellement bien les ambitions de son grand maître de réalisateur qu’on peut se permettre de lui pardonner quelques éléments prévisibles ou moins bien ficelés. Jonathan Romney, critique au journal anglais The Independent, a su trouver les bons mots pour décrire Stoker : « a refined anomaly that’s hard to dismiss ». Sombre et tordu, comme je les aime.

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